« Dépendre totalement de l’inspiration est aussi dommageable qu’attendre un naufrage pour apprendre à nager. Tout abandonner à la spontanéité naturelle est aussi néfaste que de faire de toute chose le résultat d’une prédétermination mécanique. La spontanéité est géniale dans l’interprétation dramatique. La prédétermination de l’expression relève de l’art. La perfection est un mélange harmonieux des deux. Bien des grands artistes ne possèdent pas une once de génie. Bien des génies sont des artistes médiocres. L’artiste et le génie sont souvent des tempéraments distincts. Le grand artiste doit passer d’abord par le génie avant de devenir, par l’entraînement, artiste. L’artiste accompli est celui qui possède la connaissance libre et entière, la maîtrise et le contrôle de la totalité de cet appareil au moyen duquel les sensations de la vie, les idées de l’esprit et les affections de l’âme sont révélées. Connaissance, maîtrise et contrôle: avec cela, vous obtenez l’artiste. »François Delsarte (1811–1871), Cours d’esthétique appliquée, in Danser sa vie, écrits sur la danse, Centre Pompidou, 2012, p. 17.