Le carnet de bal maintenu dans le fond Martin de Tulette est organisé en doubles pages qui chacune présente les comptes d’un bal. Il montre que chaque bal a ses spécificités : le nombre et la sorte de musiciens varient ; les entremets et les boissons ne sont pas toujours les mêmes ; les quantités de nourriture et de bougies sont changeantes ; et les décorations sont également différentes de cas en cas. Le carnet laisse par ailleurs penser que le nombre de participants est déterminant pour la plupart des choix des organisateurs.
Plusieurs informations permettent par ailleurs d’évaluer l’importance de l’événement : la présence ou l’absence de gradins, le nombre de lustres, le nombre de bougies, l’importance des coûts des décorations florales et de la nourriture ; mais aussi l’instrumentarium. Il faut que l’ensemble musical couvre les voix. Autrement dit, plus le nombre d’invités est élevé, plus les instruments doivent être sonores.
Toutes les informations recueillies sur une double page du carnet de bal du fonds Martin de Tulette montrent par ailleurs que le bal est de fait un événement qui tient de la fête comme du spectacle. Un bal permet en effet à certains de se réjouir, à d’autres de se donner à voir ou à entendre. Au travers de leurs prestations, les artisans eux-mêmes, fleuristes ou boulangers, se font certainement eux aussi connaître lors de bals.
C’est ainsi que le carnet de bal maintenu dans le fond Martin de Tulette est une source très riche. Entièrement dépouillée, elle permettrait d’écrire des pages entières de l’histoire de la danse sociale, à Genève.